Soudan - Résumé du plan 2016

2016

Résumé du plan 2016



Le Soudan continue de présenter un environnement opérationnel complexe pour les acteurs humanitaires internationaux. Il n’est pas rare que l’assistance humanitaire et la protection n’atteignent pas les personnes en temps voulu et de manière efficace. La détérioration de la situation économique en cours touchera la population réfugiée déjà vulnérable dont l’accès formel à l’emploi et aux services sociaux demeure limité. Ce phénomène pourrait à son tour déboucher sur des situations d’exploitation, notamment des risques de violence sexuelle et sexiste, et d’exposition à la traite de personnes.  
 
La situation dans la région demeure imprévisible et il est probable que l’afflux de réfugiés au Soudan persistera, beaucoup de réfugiés, principalement les Érythréens, poursuivant leur voyage au-delà des frontières soudanaises. Les Sud-Soudanais pourraient aussi continuer à se réfugier au Soudan, si l’accord récemment signé à Addis-Abeba échoue. 
 
En raison des écueils rencontrés pour parvenir à une solution politique à long terme dans le conflit du Darfour, on prévoit qu’en 2016-2017, des poches de combats et de nouveaux déplacements persisteront dans des parties de cette région. Néanmoins, d’autres régions devraient rester stables, avec des possibilités de retour pour les réfugiés et les déplacés internes. La viabilité des retours dépendra de la sécurité et de la disponibilité des services de base, notamment des initiatives gouvernementales bien planifiées qui sont complétées par des interventions humanitaires. Le retrait ultérieur de l’Opération hybride de l'Union africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD) aura des répercussions négatives sur la capacité des institutions humanitaires à prodiguer une assistance.
 
Le Gouvernement soudanais et les communautés hôtes fournissent des terres pour l’établissement des camps de réfugiés. Les réfugiés ont accès aux écoles, aux services de santé et à d’autres ressources collectives des communautés hôtes. Le projet d’enregistrement conjoint en cours accordera à tous les Sud-Soudanais enregistrés le droit à des services similaires à ceux dont disposent les nationaux soudanais. À l’est, le Gouvernement a alloué des sites pour l’établissement de centres d’accueil des nouveaux arrivants. On s’attend à ce que le Gouvernement offre le même niveau d’hospitalité aux réfugiés en 2016.
 
En 2016, l’un des objectifs prioritaires du HCR sera la prévention des refoulements et des arrestations arbitraires. La promotion d’un dialogue entre l’Éthiopie et le Soudan sera au cœur de ces efforts, ainsi que le renforcement du suivi de la détention et la formation des agents chargés de l’application de la loi. Ces activités seront complétées par la reprise de la détermination du statut de réfugié dans des centres urbains choisis, et l’introduction sur tout le territoire national de cartes d’identité pour réfugié harmonisées et gratuites.
 
Les efforts pour garantir la sécurité physique des réfugiés et la prévention de la violence et l’exploitation, en particulier à la lumière du phénomène constant des enlèvements et de la traite d’êtres humains, seront soutenus par la mise en œuvre de la stratégie du HCR et du Gouvernement soudanais relative à la traite. Au Darfour, les fonctionnaires chargés de l’application de la loi et les communautés bénéficieront d’un renforcement complémentaire de leurs capacités, pour assurer la protection contre la violence dans les camps de réfugiés. Les services communautaires de proximité, la prévention et le traitement de la violence sexuelle et sexiste, ainsi que la protection de l’enfant seront des priorités dans l’ensemble du pays.
 
Il sera essentiel de consolider l’autosuffisance et de proposer des solutions de rechange aux mouvements secondaires, pour réduire les vulnérabilités associées aux déplacements clandestins vers et depuis le  Soudan et au-delà. Les programmes d’autosuffisance seront maintenus dans les camps de réfugiés, avec pour objectif majeur la satisfaction des graves manques de protection, notamment dans la protection de l’enfant, l’éducation, la violence sexuelle et sexiste et les moyens de subsistance. Simultanément, les solutions légales de substitution aux mouvements secondaires hors du pays seront encouragées, en favorisant la réinstallation, parallèlement à d’autres dispositions, comme des programmes de parrainage privés, la recherche des familles et le regroupement familial. Le HCR mettra sur pied un plan stratégique pour parvenir à l’autosuffisance des populations réfugiées qui vivent de longue date dans le Soudan oriental et au Darfour et apporter un soutien aux communautés hôtes tout en ciblant, le cas échéant, le rapatriement librement consenti.
 
Le HCR applique une stratégie triple à l’intention des réfugiés sud-soudanais. Il s’agit d’affermir la protection et l’assistance dans les camps de même que dans les communautés hôtes et de soutenir les solutions durables. Cela suppose d’élargir l’accès des réfugiés aux services de base, de renforcer l’enregistrement et l’octroi de documents d’identité, de répondre aux besoins spécifiques des femmes et des enfants par des programmes dédiés de protection de l’enfant et de moyens d’existence, tout en encourageant la mobilisation communautaire pour faciliter la coexistence pacifique. Le renforcement des capacités des partenaires dans tous les domaines d’intervention sera essentiel pour le succès des activités. Le HCR continuera de s’attaquer au risque d’apatridie, en soutenant l’aide juridique, les procédures de confirmation de la nationalité et la délivrance de documents d’identité pour les Sud-Soudanais qui risquent l’apatridie.
 
Le HCR a mené un examen approfondi de sa stratégie en faveur des déplacés internes au Soudan et a réaligné les priorités comme suit : i) relever la réponse d’urgence aux nouveaux déplacements (protection et fournitures d’urgence /articles non alimentaires) par le déploiement rapide d’équipes de protection chargées d’identifier les personnes qui présentent des besoins spéciaux ; fournir un soutien psychosocial essentiel ; et aiguiller les cas urgents vers les services compétents (dans toutes les zones de déplacés internes) ; ii) répondre aux besoins aigus de protection dans des camps sélectionnés de déplacés internes, en identifiant les personnes extrêmement vulnérables et en prodiguant une assistance ou un soutien adapté pour accéder aux services compétents (seulement au Darfour) ; iii) soutenir les structures et initiatives communautaires en vue de promouvoir la protection et la coexistence dans les zones de retour ou d’intégration locale et veiller au suivi des conditions de la protection dans les zones de déplacement et de retour. De plus, le HCR continuera d’assurer la coordination du secteur de la protection, l’accent étant mis sur le renforcement de son engagement avec les autorités.
 
Le HCR s’attache principalement à fournir une assistance essentielle qui peut sauver des vies et à réaliser des activités centrales de protection. La limitation des fonds l’a empêché de satisfaire les besoins, ce qui a de graves conséquences sur les personnes relevant de sa compétence, par exemple l’exposition des réfugiés et demandeurs d’asile à des risques pour leur protection, comme la détention et le refoulement, en raison du manque de fonds pour reprendre la détermination du statut de réfugié. La diminution des activités de subsistance aura probablement de sérieuses conséquences socio-économiques pour les réfugiés. Une baisse des fonds pour soutenir l’éducation des réfugiés urbains signifiera que les enfants pouvant être scolarisés seront en nombre plus restreint. Dans l’est, les activités de lutte contre la traite et d’assistance aux nouveaux arrivants dépendront fortement d’un financement additionnel ; un manque de soutien de ces activités pourrait aboutir à un renversement des succès obtenus au fil des années. La couverture des latrines est de 28%, avec un déficit de 12 800 latrines familiales. Si les fonds sont réduits, la construction de 2 000 abris supplémentaires et la rénovation de 500 tukuls ne seront plus prioritaires, à l’instar de la construction de nouvelles salles de classe pour les premières années du primaire. Enfin, la pleine application de la stratégie révisée d’engagement au Darfour, qui envisage un soutien pour 30 000 personnes avec des besoins spécifiques et la mise en œuvre de 12 projets de coexistence pacifique, ne sera pas possible du fait des contraintes financières.