Contexte opérationnel
Pour mettre en œuvre ses neuf engagements pris dans le contexte du Cadre d’action global pour les réfugiés (CRRF) et du Forum mondial sur les réfugiés, le Gouvernement éthiopien a adopté en janvier 2019 une nouvelle proclamation progressiste sur les réfugiés (No. 1110/2019) qui accorde un large éventail de droits et l’accès à des services aux réfugiés et aux demandeurs d’asile.
En 2019, le gouvernement a également adopté des mesures en vue de la ratification de la Convention de l’Union africaine de 2009 sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique.
Dans le cadre de la restructuration du pouvoir exécutif, l’Agence chargée des questions sur les réfugiés et les rapatriés (ARRA) a été reconstituée sous la tutelle du nouveau Ministère de la paix. La mise en place effective du nouveau dispositif pour les réfugiés a connu des délais importants.
Tendances démographiques
En 2019, le HCR et l’ARRA ont conjointement mené à bien l’enregistrement individuel complet de tous les réfugiés et demandeurs d’asile.
Le flux de réfugiés vers l’Éthiopie s’est poursuivi en 2019, près de 80 800 personnes ayant cherché la sécurité et la protection à l’intérieur des frontières de ce pays. L’opération a terminé l’année avec quelque 735 200 réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés dans l’ensemble du pays.
Le rapprochement avec l’Érythrée en juillet 2018 a conduit à un afflux de plus de 70 300 nouvelles arrivées depuis l’Érythrée vers les régions de l’Afar et du Tigré au terme de l’année 2019.
Plus de 180 réfugiés éthiopiens sont rentrés depuis différents pays de la région pendant l’année.
Le nombre total de déplacés internes en Éthiopie a atteint 3,19 millions, dont 80% de déplacés à cause des conflits et 20% à cause d’événements liés aux changements climatiques.
Chiffres clés
- 100% des réfugiés ont été enregistrés à titre individuel.
- 100% des femmes et des filles réfugiées en âge de procréer ont reçu des articles d’hygiène.
- 95% des victimes signalées de violences sexuelles et de genre ont bénéficié d’un soutien.
- 90% des réfugiés ayant besoin d’une aide juridique ont été aidés.
- 0,72 est le taux de mortalité moyen des enfants de moins de 5 ans parmi les réfugiés en Éthiopie.
- 75% des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère se sont rétablis (norme SPHERE).
Principales réalisations
- Des progrès notables ont été réalisés dans le contexte des engagements de l’IGAD, principalement dans le secteur de l’éducation (à la suite de la Déclaration de Djibouti de 2017), mais aussi dans les secteurs des moyens de subsistance et des solutions durables. Une stratégie à l’échelle nationale et un plan d’action quinquennale ont été lancés en octobre 2019 par la Commission de création d’emploi. L’objectif est de créer trois millions d’emplois dans tout le pays (y compris pour les réfugiés) d’ici 2025, dont 120 000 seraient créés par l’État régional somali.
- L’inclusion progressive des personnes relevant de la compétence du HCR dans les services nationaux comme l’éducation et le secteur WASH a été réalisée par le biais de divers partenariats.
- L’opération a renforcé son leadership du groupe sectoriel chargé de la protection dans le cadre de la réponse aux déplacements internes et a étendu la présence de sous-groupes dans six zones d’accueil de déplacés internes en Éthiopie.
- Des accords ont été signés entre le HCR et les gouvernements de Djibouti, d’Éthiopie et du Soudan pour le retour volontaire de près de 200 réfugiés éthiopiens en 2019.
Besoins non satisfaits
En 2019, l’afflux de réfugiés, couplé à des ressources insuffisantes, a affecté la fourniture des services de protection et d’assistance aux personnes relevant de la compétence du HCR. L’opération était financée à hauteur de 45% de l’ensemble de ses besoins budgétaires à la fin de 2019.
- La malnutrition aiguë globale était supérieure au niveau ‘très élevé’ (15%) dans 7 des 26 camps de réfugiés en 2019, contre 5 camps en 2018.
- Seuls 40% des ménages de réfugiés vivaient dans des abris décents.
- 32% des enfants en âge d’aller à l’école primaire et quelque 85% des élèves éligibles à l’enseignement secondaire étaient déscolarisés.
- L’accès à l’eau potable a été fourni à hauteur de 15 litres en moyenne par personne et par jour, soit en-dessous des 20 litres recommandés par jour.
- La part de latrines familiales était inférieure à 40% dans l’ensemble des camps.
- Le manque de combustible domestique de cuisson et de sources d’énergie renouvelable est resté un problème transversal affectant la nutrition et exposant les femmes.