Cameroun - Résumé du plan 2016

2016

Résumé du plan 2016

Le Cameroun a longtemps été un pilier de stabilité dans une région troublée et, par conséquent, une destination pour les personnes fuyant un conflit et en quête d’asile. Le pays, qui a signé la Convention de 1951 et la Convention de l’OUA de 1969, a traduit ses engagements dans la pratique. Il a maintenu une politique d’ouverture des frontières à l’égard des demandeurs d’asile, leur fournissant des terres, un accès aux infrastructures sociales et la sécurité.
 
Le Cameroun abrite le plus grand nombre de réfugiés originaires de la République centrafricaine (RCA), avec plus de 250 000 réfugiés qui avaient besoin d’assistance en juin 2015. Plus de 150 000 réfugiés centrafricains sont arrivés après les violences intercommunautaires en 2013-2014 ; les autres ont été accueillis au Cameroun depuis 2003. La grande majorité des réfugiés s’est installée dans des communautés hôtes et dépend principalement des infrastructures locales de santé, d’alimentation en eau, d’assainissement, d’hygiène et d’éducation, alors qu’environ 62 000 personnes vivent dans sept sites de réfugiés où une assistance multisectorielle leur est prodiguée. En outre, le Cameroun a connu un afflux important de plus de 57 000 réfugiés nigérians dans l’extrême nord du pays, après l’escalade de la violence dans les États nigérians d’Adamawa, de Borno et de Yobé, et le déplacement interne de 81 000 personnes dû aux incursions transfrontalières de groupes armés étrangers.
 
L’arrivée soudaine d’un grand nombre de réfugiés fuyant le conflit en RCA et au Nigéria dans des zones où l’accès aux infrastructures essentielles était déjà limité a mis à rude épreuve les rares ressources et, dans certaines régions, a attisé l’impression d’insécurité parmi la population locale.
 
Afin d’éviter des conflits intercommunautaires potentiels et consolider la cohésion sociale entre les populations hôtes et les réfugiés, l’assistance et les investissements en faveur des infrastructures sociales doivent être élargis en 2016 pour desservir les réfugiés vivant en dehors des sites désignés, et inclure au même titre les communautés leur offrant l’hospitalité. L’insécurité dans les zones frontalières et les régions accueillant les réfugiés demeurera un défi et aura des conséquences sur la volonté du Gouvernement d’autoriser les réfugiés à résider hors des sites de réfugiés sécurisés dans les régions orientales du pays. En raison de l’insécurité croissante, notamment les violentes attaques contre des civils à l’extrême nord du pays, qui rend l’accès humanitaire très périlleux dans certaines zones, le Gouvernement préconise une politique de cantonnement, afin de garantir la protection et l’assistance des réfugiés nigérians. Le nombre de nouvelles arrivées ne fléchissant pas, le HCR plaide pour l’ouverture d’un deuxième camp de réfugiés nigérians. La population du camp de Minawao, qui était initialement construit pour héberger au maximum 15 000 réfugiés, est passée de 6 000 en 2013 à plus de 45 000 personnes en août 2015. La décongestion du camp existant est capitale afin de pouvoir apporter une assistance conforme aux normes minimales, spécialement du point de vue de l’accès à l’eau potable, ce qui reste un défi majeur.
 
Dans les régions qui accueillent des réfugiés centrafricains, le HCR vise à élargir son soutien aux autorités camerounaises afin de porter assistance aux réfugiés à l’extérieur des sites et d’améliorer l’infrastructure sociale de base dans les régions où vivent des réfugiés, en collaboration avec les acteurs du développement. Les activités de subsistance devraient stimuler l’économie locale, faciliter l’intégration économique des réfugiés et réduire les pressions sur les ressources naturelles. Le manque d’investissements dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’eau, de l’assainissement, de l’hygiène et des moyens de subsistance, à l’appui aussi bien des populations hôtes que des réfugiés, augmentera le risque de tensions sociales.