Contexte opérationnel
La Grèce est demeurée l’une des plus importantes opérations du HCR en Europe en 2019. L’opération a centré son action sur le soutien aux autorités grecques pour répondre aux besoins d’un nombre croissant de demandeurs d’asile en matière d’asile et d’accueil, ainsi que pour inclure effectivement les personnes relevant de la compétence du HCR dans les services sociaux nationaux et les autres structures afin d’améliorer leurs perspectives d’autonomisation et d’intégration socio-économique.
Au second semestre 2019, la Grèce a connu une augmentation importante des nouvelles arrivées, en particulier par la mer, aggravant les conditions déjà difficiles régnant dans et autour des centres d’accueil et d’identification sur les îles, ce qui a conduit à des violences d’un niveau jamais atteint dans les centres depuis 2016.
L’opération a continué d’œuvrer vers un transfert progressif de la responsabilité de la mise en œuvre de programmes d’accueil à grande échelle (hébergement, services, aides en espèces et programmes pour les mineurs isolés) au gouvernement grec.
Tendances démographiques
À la fin de 2019, la Grèce accueillait environ 186 200 réfugiés et demandeurs d’asile.
L’année 2019 a connu une augmentation des nouvelles arrivées, soit plus de 74 600 personnes (80% par mer, 20% par terre), contre 50 500 arrivées en 2018 (64% par mer, 36% par terre). La forte augmentation des arrivées par mer a eu lieu en grande partie au cours du second semestre 2019. Les taux de reconnaissance sont passés de 49% en 2018 à 56% en 2019.
Chiffres clés
- 121 200 personnes ont bénéficié d’aides directes en espèces par le biais du programme ESTIA du HCR.
- 32 500 personnes ont bénéficié d’un hébergement par le biais du programme d’abris du HCR.
Principales réalisations
- Le soutien de qualité apporté par des experts du HCR au Service grec de l’asile a été renforcé en 2019 pour faciliter le développement du Service. Cela a contribué à une plus grande cohérence parmi les taux de reconnaissance.
- Un programme de tutelle pour les mineurs isolés vulnérables a été mis en place, intégrant pleinement des procédures pour la détermination de leur intérêt supérieur. Un nombre limité de mineurs isolés ont été relocalisés dans le cadre du règlement Dublin ou placés dans des hébergements semi-autonomes et des dispositifs de prise en charge.
- Des améliorations ont été réalisées au niveau des services multisectoriels de prise en charge des victimes de violences sexuelles et de genre et de nouvelles initiatives pour réduire les risques de telles violences ont été mises en place, notamment la priorité accordée aux victimes pour l’hébergement et les aides directes en espèces, le renforcement des outils de communication avec les communautés et la mise en œuvre d’un projet communautaire de soutien psychosocial.
- La collecte de données individuelles en vue de la recherche de solutions (compétences, éducation et intentions) a été élargie, des données ayant été recueillies pour près de 40% de la population relevant de la compétence du HCR. Avec le soutien des autorités municipales, ces données seront utilisées pour favoriser l’intégration locale des réfugiés.
Besoins non satisfaits
- Les centres d’accueil et d’identification sur les îles sont restés totalement surpeuplés et insuffisamment équipés pour offrir un abri temporaire digne au nombre croissant de nouveaux arrivants.
- Malgré quelques améliorations, les services de soins et de protection pour les enfants à risque ou les mineurs isolés, les victimes de violences sexuelles et de genre et les personnes très vulnérables sont restés insuffisants. Dans les grands centres urbains, le problème des sans-abris et le risque croissant d’exploitation et d’abus sont restés préoccupants.
- L’incapacité des familles de sortir des hébergements temporaires ESTIA a souligné l’absence de perspectives d’intégration pour les personnes relevant de la compétence du HCR. Le manque de formations à la langue grecque, d’orientation vers le marché du travail, de planification en matière de moyens de subsistance, de certification des compétences, d’accès aux prestations sociales, de financements pour l’emploi indépendant et la formation professionnelle sont demeurés très problématiques pour permettre une réelle intégration locale.